Encourager le partage régulier du temps de travail entre entreprises et associations

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Encourager le partage régulier du temps de travail entre entreprises et associations

il y a + d'1 an

Pérenniser les compétences : un besoin critique pour les associations


Depuis 2019, les entreprises ont accéléré le développement de l’engagement sociétal de leurs collaborateurs. Malheureusement les formats qui se sont le plus développés sont ceux dont l’impact reste le plus limité. Team buildings, journées solidaires… Si ces formats ont l’avantage de fournir un nouveau vivier de bénévoles aux associations, ils ne répondent pas ou peu à leurs besoins structurels en compétences.

L’heure n’est pourtant plus aux demi-mesures. Face à l’urgence sociale et environnementale, les entreprises doivent prendre leurs responsabilités et adopter une politique de mécénat de compétences beaucoup plus ambitieuse.

Dans un contexte où les bénévoles sont de plus en plus difficiles à engager dans la durée (comme évoqué dans notre précédent post), il est indispensable de développer des formats qui permettent aux associations de bénéficier durablement de compétences, qui comme en entreprise, sont indispensables à leur bon développement. On imagine mal en effet une entreprise se développer de manière structurée si ses fonctions finance, RH, marketing ou encore IT sont pourvues par des salariés qui partent aussi vite qu’ils sont arrivés.



Il en va de même pour une association. Pour qu’un talent puisse réellement contribuer à son développement, comme pour un nouvel employé au sein d’une entreprise, l’onboarding, la montée en compétences et l’offboarding justifient un engagement dans la durée. Impossible d’avoir un impact structurel si personne ne reste plus d’une journée, sans qu’aucun transfert de compétences ne puisse être assuré.


Une pratique encore très peu développée

 
Malheureusement le mécénat de compétences régulier se cantonne aujourd’hui aux transitions de fin de carrière, pratiquées essentiellement par quelques très grandes entreprises et proposées à un petit groupe de salariés seniors ayant une ancienneté suffisante. Il s’agit de formats longs qui peuvent parfois aller jusqu’au temps plein pendant 2 années. On peut en discuter les motivations (les entreprises qui le pratiquent cherchent-elles avant tout à défiscaliser une partie du salaire de personnes placardisées ?), mais l’impact au sein des associations qui en bénéficient est significatif. 

Faut-il étendre ce dispositif à l’ensemble des employés en entreprise ? Pas besoin d’en arriver là. Il existe un monde entre l’engagement ultra-ponctuel ouvert à tous, et le mécénat de compétences ultra-engageant ouvert à quelques personnes. Une multitude de formats pourraient être déployés pour combler ce fossé. Pourquoi ne pas proposer sous conditions un dispositif d’alternance entreprise / association qui s’inscrit dans la durée – par exemple : 4 jours / 1 jour pendant 6 mois – aux collaborateurs ayant plus de 3 ans d’ancienneté ? Aujourd’hui, les initiatives dans ce sens restent très marginales.


Les avantages pour l’employé et l’employeur


Elles auraient pourtant énormément d’intérêt pour les entreprises dans une logique de développement, d’engagement et de fidélisation des collaborateurs.

D’abord parce qu’un tel format de mécénat de compétences, au-delà de son impact pour l’association, est une réponse idéale aux exigences croissantes de collaborateurs d’équilibre au travail et d’un meilleur alignement entre leur emploi et leurs valeurs (cf. notre publication à ce sujet). Il permet d’offrir une réponse réellement adaptée aux attentes de celles et ceux qui valorisent le plus l‘engagement sociétal. Il leur offre également une fenêtre de respiration idéale, et de prévention de la routine professionnelle dans laquelle tout emploi peut nous enfermer, ainsi que des pathologies qui vont avec (bore-out, brown-out…).



Ensuite parce qu’une mission régulière de mécénat de compétences offre également au collaborateur la possibilité de développer et renforcer ses compétences techniques, voire d’en développer de nouvelles, dans un environnement différent et par nature contraint. On loue régulièrement l’agilité des start-ups, mais rarement l’adaptabilité des associations dont la plupart doivent solutionner les mêmes problèmes avec infiniment moins de moyens. Travailler à l’optimisation SEO d’une entreprise équipée des meilleurs logiciels au sein d’une équipe dédiée n’a rien à voir avec la même mission menée au sein d’une association dépourvue de compétences, d’outils et de budget. A mission équivalente, bien que les mêmes compétences techniques soient requises, les compétences humaines – humilité, responsabilité, autonomie – peuvent y être développées de manière bien plus importante.

Autre intérêt pour les entreprises : celui d’avoir à travers leur engagement régulier de véritables ambassadeurs internes de la culture associative. Le mécénat de compétences ouvre à celles et ceux qui le pratiquent une fenêtre sur autre manière de travailler et de concevoir la performance et le développement d’une organisation.

Autant d’atouts considérables que les entreprises engagées dans une démarche sociétale sincère et ambitieuse ne manqueront pas de valoriser en interne, comme en externe.
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